mardi 27 janvier 2015

Une journée de semaine dans Centro (reportage photo)

Chaque matin un flot discontinu de voitures, taxi, bus, métro, trains et bateaux déverse des milliers de Cariocas. Les travailleurs y convergent de tous les quartiers de la ville: des plus pauvres « Zona Oeste » et «Norte » qui semblent s’étendre indéfiniment (et dont on se lève aux aurores pour venir travailler) aux quartiers les plus riches de la zone sud, en passant par Niteroi la petite sœur de Rio qui lui fait face de l’autre côté de la baie.

En chemin vers leurs immeubles de bureau beaucoup s’arrêtent pour manger un sandwich, boire un jus de fruit frais ou s’acheter les réserves de grignotage pour la journée. 

A l’image de la ville de Rio, Centro est un concentré de contrastes de toutes sortes. Contrastes sociaux : l’employée de ménage vêtue d'un tablier et l’homme d’affaire en costard prennent leur pause devant leur immeuble alors que des gens en guenilles dorment dans la rue autour d’eux. Mais aussi contrastes architecturaux : les vestiges de son passé d’ancienne capitale (transférée en 1960 à Brasilia) y côtoient les bâtiments modernes de l’actuel poumon économique de la ville. L'ensemble forme un patchwork d’édifices de toutes sortes et de tous âges: ancien théâtre, immeubles ministériels géants type ex-URSS, immeubles d’habitation des années 40, façades colorées de l’époque portugaise adossée à des gratte-ciels pavés de verre ... Malgré cette architecture hétéroclite, de ces ruelles pittoresques et de ces très larges artères se dégage une étonnante harmonie.

Le midi les trottoirs s’emplissent à nouveau. Les employés de bureau partent déjeuner en groupe dans les multiples restaurants au kilo. Des couples légitimes ou non se rejoignent au motel pour un "almoço executivo". Des travailleurs en uniforme prennent leur pause assis le long des immeubles et observent le flux incessant des passants. Les travailleurs de centro en profitent aussi pour faire quelques courses dans le populaire marché de saara près de la station carioca. Au milieu de cette folle effervescence l’économie informelle (vendeurs ambulants de lait de coco, sucreries, fruits ou babioles diverses, cireurs de chaussure...) bat son plein.


Le soir venu Centro se vide dans un nouveau balais fou de piétons s'enfuyant dans toutes les directions et de bus lancés à toute allure. Ses rues mortes sont alors rendues à leurs habitants de fortune et aux quelques résidents d’immeubles délabrés. 

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